Halte au diktat de la minceur

27 février 2008 - Un récent sondage révèle à quel point les Québécoises, tout comme les autres femmes au pays, sont préoccupées par leur poids, même lorsqu’elles ont un poids santé.

Selon les résultats du sondage1, une très grande majorité de femmes veulent perdre du poids (73 % des Québécoises interrogées), même si plusieurs n’ont pas de surplus pondéral. En effet, 50 % des répondantes ayant un poids santé ont indiqué vouloir maigrir et 22 % des femmes dont le poids est insuffisant ont tout de même affirmé désirer perdre quelques kilos.

Surprenant? « On savait qu’il y avait une tendance de la sorte, mais ce qui étonne vraiment, c’est l’ampleur du problème », explique Fannie Dagenais, diététiste et directrice du Groupe d’action sur le poids ÉquiLibre2, qui a participé à l’élaboration de ce sondage.

Elle trouve particulièrement inquiétant de constater que « la gestion du poids » dicte la vie de plus d’une Québécoise sur cinq (21 %). « Plusieurs comportements nocifs découlent de cette préoccupation, comme le fait de sauter des repas, de bannir certains groupes d’aliments ou de suivre des régimes restrictifs », illustre-t-elle.

L’idéal de la minceur avant la santé

Selon les résultats obtenus, l’idéal de la minceur, tel que valorisé dans les médias et la publicité, compte pour beaucoup dans le désir de maigrir. Ainsi, 83 % des femmes ont répondu vouloir perdre du poids pour avoir une meilleure estime de soi; un critère plus souvent évoqué que le fait de vouloir améliorer sa santé (65 % des répondantes). De plus, 62 % des Québécoises ont dit ressentir une pression sociale pour rester minces ou perdre du poids.

Les hommes ne seraient pas épargnés non plus. Les plus jeunes surtout seraient eux aussi soumis à des modèles irréalistes qui les rendraient insatisfaits de leur corps et les pousseraient à l’entraînement intensif et à la prise de suppléments.

Pour éviter de tomber dans le panneau des régimes miracles et du cercle vicieux de l’insatisfaction permanente, Fanny Dagenais suggère de commencer par s’accepter comme personne. « Quand on s’apprécie, on a plus de motivation pour s’occuper de soi. On s’accordera alors plus de temps pour se préparer de bons repas santé ou pour faire de l’activité physique », souligne-t-elle. Il faut surtout trouver du plaisir à s’occuper de soi et s’accorder des petites gâteries occasionnellement, ajoute-t-elle.

Elle rappelle aussi que pour bien gérer son poids, peu importe sa silhouette, il suffit d’adopter de saines habitudes de vie : « On a tous avantage à bien manger et à faire de l’activité physique. Être mince ne nous met pas à l’abri des maladies cardiovasculaires ou du diabète si notre alimentation est déséquilibrée. Le poids n’est pas tout! »

Quant à l’indice de masse corporelle (le poids santé), ce n’est qu’un indicateur parmi d’autres pour évaluer le risque de maladies, précise Fannie Dagenais. « Il ne faut pas s’arrêter à cela. On parle tellement d’épidémie d’obésité que c’est l’un des facteurs qui a créé cette préoccupation excessive par rapport au poids. Au point où certaines personnes mettent leur santé et leur bien-être en péril afin de contrôler leur poids », soutient-elle.

 

Claudia Morissette – PasseportSanté.net

 

1 Ce sondage a été mené par Ipso Reid Canada pour le compte des Producteurs laitiers du Canada qui ont mis sur pied un programme poids santé. Pour en savoir plus : www.votrepoidssante.ca [consulté le 27 février 2007].
2 ÉquiLibre est un organisme à but non lucratif dont la mission est « de favoriser la prévention et la diminution des problèmes reliés au poids et à l’image corporelle ». Pour en savoir plus : www.equilibre.ca [consulté le 27 février 2007].

 

Source :

http://www.passeportsante.net/fr/P/AaZ/Index.aspx


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